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Journal des étudiants de Reims mobilisés contre la LRU
26 novembre 2007

Le blocage : un moyen de lutte

   Quel rapport entre la volonté de faire abroger une loi et le blocage d'une fac ? Là, quelques explications s'imposent...

   Le blocage n'est pas une fin ; c'est un moyen.

1- Sans lui, les étudiants désireux de se mobiliser, ne serait-ce que pour des manifestations ponctuelles, ne pourraient le faire sous peine de se pénaliser vis-à-vis de leurs condisciples et/ou de perdre leurs bourses, pour certains unique source de revenus. L'enjeu, dans ce jeu apparent du chat et de la souris qui recommence chaque matin, l'enjeu de ces fermetures de bâtiments par les chaînes, les cadenas, les ridicules tas de chaises et de tables est donc d'assurer à chacun l'égalité face à ce qui doit sanctionner notre travail : les examens. Sans ce recours au blocus physique des locaux, cette liberté d'opinion des étudiants en AG et cette égalité face au choix de la majorité s'effondrent. Un étudiant en cours, et toute la classe en pâtit.

2- La construction d'un mouvement ayant pour autre prétention que de faire de la figuration dans le paysage politique national réclame une organisation et un temps bien supérieur à celui dont nous disposons en dehors des cours, d'autant que nombreux sont les salariés parmi les anti-LRU... D'ordinaire débordés, les exigences des TD et contrôles continus, révisions et autres préparations de cours (même hors examens) interdiraient à bon nombre d'étudiants une quelconque mobilisation. Ce temps libéré nous est nécessaire non seulement pour la participation aux manifestations, mais aussi et surtout pour l'organisation de celles-ci, des AG, la réflexion sur la loi et sur nos actions, etc. C'est aussi pour cete raison que les mouvements anti-blocage constituent un frein à notre lutte : étant entendu que l'efficacité est dans la rue, toute tentative d'aller contre le blocage et donc contre la mobilisation constitue une entrave à une action réelle et efficace, et donc, tout en faisant traîner le mouvement en longueur, joue le jeu du gouvernement qui ne peut qu'espérer un essoufflement.

3- Chaque fac bloquée (et il faut rappeler que la ville de Reims en compte trois : Croix-Rouge, Médecine-Pharma et Moulin de la Housse) grossit les chiffres officiels. Or, ce sont sur ces chiffres que se base le gouvernement ainsi que le média (et par là même, l'opinion publique) pour mesurer l'ampleur du mouvement : en lui-même, le blocage du plus grand nombre d'Universités constitue un moyen de pression et exprime un mécontentement. Puisque nous, étudiants, dessinons une partie du paysage électoral et politique de demain, mais déjà d'aujourd'hui, les blocages accentuent la peur du gouvernement, qui voit se former chez nous ses futurs électeurs et au-delà, les intellectuels de demain. Il va de soi que la perturbation des cours forme un acte politique fort, en marquant une opposition claire, assumée et affirmée entre les décideurs et la base.

4- L'opposition à la loi LRU ne saurait être autre chose qu'une opposition à un projet étatique, c'est-à-dire que tout se joue à une échelle nationale. Par là, nous insinuons que toute action isolée nous semble stérile et la mise en place d'une structure nationale nécessaire. Dans cette optique, il nous faut, à nous, étudiants de Reims, nous donner les moyens de nos ambitions : soit nous renonçons à sauver notre Université, soit nous participons à cet effort jusqu'au bout. Qui serait assez naïf pour croire qu'une coordination de toutes les Universités bloquées de France sortie du néant, échappant aux organisations syndicales déjà en place, pourrait surgir sans un travail soutenu, appliqué et précis de chacune de ses cellules ? Derrière la superficialité des contacts entre bloqueurs et non-bloqueurs, c'est toute une un dispositif auquel nous devons et désirons non seulement nous conformer, mais également contribuer à construire. Ainsi, se prononcer pour l'abrogation de la loi, ce doit être, de fait, participer à l'organisation du blocage lui-même, en empêchant les cours d'avoir lieu tant que l'Assemblée Générale et les décisions du Ministère de l'Education (ou ses non-décisions) l'imposeront, mais également aux actions diverses coordonnées au niveau national. Pour ce faire, le blocage s'impose comme une condition nécessaire, quoique seulement préalable.

   En conclusion, nous estimons que le blocage est indispensable à la poursuite de ce mouvement dans les meilleures conditions possibles, et qu'il l'empêchera de s'essouffler.

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